Ressortent de ces « qualités à faire acquérir » au cheval quelques principes qui, au fond, permettent de s’orienter vers un cheval « bauchérisé ».

  • Avoir en tête que l’élévation de la tête et de l’encolure est une priorité dans le début du dressage (reconstruction posturale de l’avant-main : amenuiser la surcharge de cette partie).

  • La mise en main prime sur toute autre action, et cette « légèreté à la main » est le souci constant du cavalier dans sa conservation : en cours de mouvement, le cavalier s’assure de la mobilité de la mâchoire de son cheval, ayant ainsi un indicateur précieux quant à l’éventuelle apparition de contractions « nuisibles » au mouvement considéré, et il s’empressera de la retrouver si elle venait à disparaître.
    L’obéissance aux jambes est développé au point que leur emploi n’est que du domaine d’affleurements, brefs, faibles en intensité. Pendant l’éducation du cheval, si la réactivité tarde à se manifester, l’éperon vient immédiatement au secours de la pression du ou des mollets en sorte que la jambe n’ait jamais « d’effort de pression ». Ce qui implique que le cheval ait été « mis à l’éperon », et non que cet outil soit employé sans que le cheval n’y ait été familiarisé.
    Par souci de clarté dans leur emploi, ainsi que pour la compréhension du cheval, les aides sont séparées, dissociées, ce qui fait que l’expression « main sans jambes, jambes sans main » est un « incontournable » ! Tout du moins pendant l’apprentissage car, au final, le cheval réceptif et réactif aux plus fines actions de main comme de jambes dont l’emploi ne provoque aucune réaction opposée du cheval, ces actions sont du domaine des aides et ce au sens « simpliste » où les aides sont employées … pour aider !

  • À partir du moment où le cheval entre dans un mouvement : descente des aides : rênes flottantes, jambes « inactives ». Et ce tant que le cheval maintient de lui-même ce qui lui est demandé, ou si le cavalier décide de changer de mouvement ; dans ce cas, les aides agissent pour suggérer un nouvel équilibre dont découle le mouvement recherché.

  • Pendant les apprentissages du cheval, agir localement : telle manipulation est associée à telle partie du corps du cheval, et si des difficultés surgissent, elles sont traitées de façon « isolées ». Les flexions, par exemple, sont centrées sur une partie du cheval. La pirouette renversée une autre partie, de même que la pirouette ordinaire, etc… Quand chacune des parties du cheval ont été suffisamment « gymnastiquées », c’est tout l’ensemble que l’on « teste » en mouvement.

À bien y regarder, il s’agit de ne plus avoir aucune contraction « inopportune » dans le corps du cheval ; Baucher expose le fait qu’il faille « détruire les résistances », sans oublier qu’il n’y a là aucune tendance à « forcer »… car pour rappel, il s’agit de décontracter, et par conséquent l’emploi de la force est bien évidemment proscrit ! On n’entre pas en guerre pour détruire des résistances ! Il y a matière à s’interroger sur leur nature et chercher comment faire pour les faire disparaître. Comme pour une manipulation d’ostéopathe, les actions du cavalier doivent être admises, tolérées par le cheval et non avec des oppositions du cheval qu’il faut vaincre ! En découle des mouvements fluides, amples, élastiques, FLUIDES. C’est la recherche et l’amélioration sans fin de la flexibilité…